A l’amitié
Je voyais la troupe fantasque
Dans l’aube terne s’éloigner.
Le dernier portait un faux nez
Et son camarade, un vieux masque,
Qu’un autre avait dû lui donner.
Folle bohème, ô ma jeunesse,
Qui t’en vas par ce froid matin,
En attendant que le jour naisse,
Qu’as-tu fait de tant de promesses
Et de tant d’espoirs incertains,
De Montmartre au Quartier latin ?
C’est toujours toi que l’on regrette
Et plus tard, lorsque l’âge vient,
On voudrait que le temps s’arrête :
Il est trop tard, nul n’y peut rien.
Francis Carco
La bohème et mon coeur