Vers toi
L’eau monte par toutes les pores du souvenir
Tu es la gerbe flamboyante qui se jette
A marée montante à l’assaut de la roche
Tu es l’écartèlement de la Terre et du Ciel.
Je te vois venir à moi dans les nuages qui dansent

L’eau monte par toutes les pores du souvenir
Tu es la gerbe flamboyante qui se jette
A marée montante à l’assaut de la roche
Tu es l’écartèlement de la Terre et du Ciel.
Je te vois venir à moi dans les nuages qui dansent
La pulpe des doigts, savourer
Les lèvres, saisir l’instant
Les yeux, dévorer.
A tâtons, j’ai trouvé ta peau.
L’hôpital Foch de Suresnes n’a pas voulu de moi. Nous sommes rentrés un noeud au ventre. Mon cas était trop grave pour eux. Un rendez a été pris à l’hôpital Raymond Poincaré de Garches.
Entrer à Poincaré est en soi un événement marquant à vie. Surtout à 10 ans. Une ville. Une ville grouillante dans la partie que je découvrais de jeunes gens en fauteuil roulant ou allongés sur des tables à roulettes.
Des familles attendant pour une consultation ou des clichés radiologiques. Je me suis sentie alors terriblement normale, chanceuse. J’ai attendu avec mes parents des heures dans une salle d’attente bondée. Je me souviens de ce père avec dans les bras un enfant chewing-gum.
Sous-sol angoissant où j’attends encore pour des radios du rachis. De nouveau la salle d’attente immense et froide et puis c’est à moi. On nous appelle. Petite cabine et j’entre. Une femme entourée de jeunes internes nous reçoit dans une salle à la peinture défraîchie, un mobilier métallique froid.
Je fais alors la connaissance de celle qui va accompagner ma croissance et ma courbure dorsale pour quelques années.
Blouse blanche, lunettes rondes cerclées de métal argent et chignon banane. Un crayon glissé dans la poche poitrine de sa blouse.
Austère au premier abord. Elle fixe les clichés sur le lecteur lumineux. Avec son crayon, une règle et une équerre, elle calcule à grande vitesse le degré de ma courbure.
Le verdict tombe. La situation est grave, il s’agit d’une scoliose évolutive qui ne sera jugulée qu’en fin de puberté. Je ne sais pas calculer les années qui m’en sépare. A vrai dire la puberté n’est pas même un mot qui me dise grand chose.
C’est alors qu’en quelques mots elle m’explique ce que nous allons faire ensemble.
Elle se tourne vers l’unique tableau accroché dans le bureau.
« Tu es comme cet arbrisseau, vois-tu, il a besoin d’un tuteur pour pousser droit. Il te faut un tuteur pour être une belle jeune fille ».
Ces mots là, si simples ont dénoué tout le drame et la peur. Elle est devenue celle qui savait . Celle qui allait m’aider à pousser droit.
Je suis repartie le jour même avec une coque en plâtre dans laquelle je dormirais en attendant mon tuteur, un « Milwaukee ».
A notre retour, mes grand-parents ont pleuré en apprenant le diagnostic. Mes parents ont du le faire aussi loin de mon regard.
Je n’ai pas compris ce qui les rendait si tristes. Je ne me souviens pas l’avoir été.
A suivre…
Je me souviens que cet été là maman s’inquiétait pour mon dos. La rééducation prescrite par notre médecin de famille n’avait pas eu l’effet escompté.
Nous étions partis pour trois semaines en Alsace à Altkirch plus précisément. La canicule de cet été là nous menait chaque après-midi à la piscine. En maillot de bain je fus donc facile à observer.
C’est ainsi que dès notre retour, rendez-vous fut pris chez notre médecin. Maman trouvait que le S de ma colonne vertébrale s’était accentué. Après un examen minutieux le médecin jugea que la courbure s’était aggravée très rapidement et qu’il fallait consulter des spécialistes à Paris sans perdre de temps.
Un long chemin commençait .
A suivre…
Mon Dieu que c’est long
Que c’est long
Ce temps sans toi
J’en suis à ne plus compter les jours
J’en suis à ne plus compter les heures
Je laisse aller le temps entre mes doigts
J’ai le mal de toi comme on a le mal d’un pays
Je ferme les yeux
J’essaie de retrouver
Tout ce que j’aime de toi
Tout ce que je connais de toi
Ce sont tes mains
Tes mains qui disent comme ta bouche les mots
En les dessinant dans l’air et sur ma peau parfois
Tes mains serrées dans le sommeil avec la nuit
Dans le creux de ta paume
Tes mains qui battent les rêves comme des cartes à jouer
Tes mains que je prends dans les miennes
Pendant l’amour
Ce matin tandis que le soleil venait à la fenêtre j’ai fermé les yeux
Et ta bouche s’est posée sur ma bouche
La tienne à peine ouverte
Et tes lèvres doucement se sont écrasées sur les miennes
Et ta langue s’est enroulée à ma langue
J’ai songé à l’Italie alors
Au citronnier de Ravello accroché dans l’à-pic au-dessus de la mer
Très bleue
Au vent dans tes cheveux
Tu portais ta robe rose
Elle devenait une fleur
Elle jouait avec tes cuisses et tes bras nus
Le vent la tordait comme un grand pétale souple
Le vent chaud comme ton ventre après l’amour
Tandis que mon sexe dans ton sexe frémit encore et s’émerveille
Que le plaisir a rendu mauves nos paupières
Que nous sommes couchés non pas l’un contre l’autre
Mais l’un à l’autre
Oui l’un à l’autre mon amour
Mon présent s’orne de mille passés dont il change la matière
Et qui deviennent par ta grâce des présents magnifiques
Ces heures ces instants ces secondes au creux de toi
Je me souviens du vin lourd que nous avions bu
Sur la terrasse tandis que la nuit couvrait tes épaules
D’un châle d’argent
Je me souviens de ton pied gauche jouant avec les tresses de ta sandale
La balançant avec une grâce qui n’appartient qu’à toi
Je me souviens de ce film de Nanni Moretti Caro Diaro
Vu dans un vieux cinéma
Des rues de Rome
De la lumière orangée de la ville
Et de la Vespa que nous avions louée quelques jours plus tard
Et nous avions roulé comme Nanni dans le film
Sans but et sans ennui
Dans l’émerveillement du silence de la ville
Désertée pour la ferragosto
Tu me tenais par la taille et tu murmurais à mon oreille
« Sono uno splendido quarantenne »
Et tu riais
Et je riais avec toi sous le nuage des pins parasols
Dans les parfums de résine
Et le soir devant le grand miroir rouillé de la très petite chambre de l’hôtel
Tu jouais un autre film
« Tu les trouves jolies mes fesses ?
Oui. Très.
Et mes seins tu les aimes.
Oui. Enormément. »
Et je disais oui à tout
Oui à toi
Oui à nous
Je sors une heure chaque jour
Cela est permis
Je marche je tourne je tourne en rond
Et rien ne tourne rond
Pour moi sans toi
Pour moi loin de toi et qui n’ai plus que ma mémoire
Pour te faire naître dans mon cerveau
Et l’apaiser l’embraser t’embrasser te serrer te chérir en lui
Hier le surveillant tandis que je rentrais dans ma cellule après la promenade
M’a dit que le confinement allait prendre fin au-dehors
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